Recadrage, recadrage...
Chloé me consulte depuis 2 ans, deux à trois fois par an.
Ses particularités sont l’agressivité à mon égard et son apparence de femme capricieuse.
C’est une maîtresse, et oui, encore une. Elle revendique ce statut même si elle ne l’a pas vraiment choisi. Elle est juste folle amoureuse d’un homme marié. Enfin, c’est ce qu’elle dit !
Cet homme marié, non content d’avoir des poussées d’adrénaline et d’autre chose lorsqu’il va la voir, leur fait des frayeurs en décidant, en moyenne tous les 6 mois, de mettre fin à leur relation.
Chaque fois, elle est profondément malheureuse. Chaque fois, elle souligne « Mais cet homme ne m’aime pas ! » Pourtant, chaque fois aussi qu’il revient, elle succombe de nouveau.
Elle m’a précisé à un moment où je la « recadrais » en lui soulignant qu’elle avait tout de même choisi cette situation et qu’elle devait en assumer les conséquences qui étaient de ne pas être la priorité de cet homme, qu’elle était profondément malheureuse parce que profondément amoureuse.
Pas évident les chagrins d’amour c’est vrai. Mais la peine de Chloé fut cependant de courte durée puisqu’à la fin de ladite consultation, elle soumit un autre prénom masculin en indiquant que cet homme pourrait bien lui faire oublier la précédente histoire. Comme quoi le fait de porter le deuil peut être tout relatif dans la durée.
Dans les périodes où son amant choisit la rupture, c’est une voyo-dépendante, chose que j’ignorais mais qu’elle m’a avoué à la fin de la consultation. Je ne la savais pas dépendante à la voyance, pourtant mon Ange Gardien habituellement me le souligne et j’évoque alors le sujet avec mon consultant. Mon Ange Gardien a du estimer que cette dame ne souffrait pas de ce symptôme, en tout cas avec moi compte-tenu de la fréquence de ses appels : 5 en deux ans, ce n’est pas de la dépendance.
Elle se console en appelant des voyantes. C’est un comportement finalement classique mais qui n’apporte qu’un réconfort temporaire. C’est quelque chose que je combats. J’estime qu’une consultation de voyance par mois, c’est suffisant. Sauf à avoir une vie suffisamment mouvementée pour que les événements justifient une plus grande fréquence. Il ne faut pas confondre voyance et psychologie. Il faut un psychologue pour gérer une situation difficilement supportable et une voyante pour les prédictions empreintes de psychologie.
Il m’arrive d’avoir un double statut mais le consultant alors est demandeur et le sait. Il n’y a pas d’ambiguïté.
C’est curieux tout de même. Lorsqu’elle est malheureuse, elle a besoin de griffer, de blesser. A la fin de la consultation, elle m’a dit :
« J’ai été ruinée par les voyantes ! »
Ce à quoi j’ai répondu :
« Et bien pas par moi ! »
C’est la seconde fois depuis que je fais cette profession que je suis amenée à apporter ce type de réponse.
Recadrage, recadrage…